« J’ai hésité à écrire à Fiore pour lui dire que tout cela devenait trop risqué et lui parler de Basil. Mais il était trop tard. Elle m’obsédait et je ne pouvais plus concevoir de vivre sans ce qu’elle m’apportait. Car même si ce n’était pas de l’amour physique, le simple fait de me sentir amoureux me suffisait. Je préférais m’accrocher à mon rêve, si dangereux soit-il, plutôt que de vivre dans un monde sans amour.
« La vie n’est-elle pas trop courte ? » me répétais-je pour me donner du courage.
Le samedi matin, je suis parti vers la maison de l’imam, une lettre dans la poche. Au loin, je l’ai aperçue qui approchait avec son père. J’ai ralenti pour prolonger ce moment où nous nous trouvions dans la même rue. Un rayon de lumière rose s’est reflété dans un morceau de verre. Le ciel de Djeddah, d’ordinaire si triste m’a paru illuminé par un feu d’artifice dont elle était la source. Ses chaussures semblaient me dire : « Bonjour habibi. J’espère que tu as bien dormi. » Je me sentais aussi heureux que si je l’avais vue sourire. »
Extrait tiré du roman Les amants de la mer Rouge de Sulaiman Addonia.
Date de parution : 07/05/2011
Maison d’édition: J’ai lu
Langue: français
ISBN : 978-2-290-02861-2
Sulaiman Addonia est un auteur érythréen. Il est né en Erythrée mais a passé ses jeunes années dans un camp de réfugiés au Soudan. Dans les années 1980, il fuit en Arabie saoudite puis à Londres, où il vit aujourd’hui. Les amants de la mer Rouge est son premier roman.
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